Kobudo : « Anciens (Ko) Budo»
Arts martiaux pratiqués avec des armes non conventionnelles ou mineures (moins courantes) Il existe historiquement des Kobudo japonais (Nihon-Kobudo) et des Kobudo d’Okinawa (Okinawa-Kobu-jutsu, ou Ryukyu-Kobujutsu).
Les deux systèmes d’armes sont, en fait, confondus depuis le milieu du XXe siècle. Ils sont le plus souvent pratiqués conjointement avec d’autres arts martiaux comme le Karaté ou l’aïkido, en particulier.
Les mêmes armes se retrouvent, à quelques variantes minimes près, dans les systèmes nippons et okinawaiens. Leur point commun est qu’elles ont été développées en premier lieu pour les besoins de combattants non professionnels (Bushi et Samuraï, largement dotés d’armes efficaces, considéraient celles des Kobudo comme non nobles, armes de manants ou encore de Ninja), même si, par la suite, certaines ont évolué pour s’adapter également aux besoins de la guerre. Les Kobudo ont d’abord été, et ce jusqu’à une période très récente, des Kobu-jutsu, où la technique (Jutsu) guerrière (Bu), destinée à rejeter l’envahisseur japonais, faisait passer à l’arrière plan ce qui n’est devenu que par la suite l’amorce d’une Voie (Do). Ce n’est en effet que plus tard qu’ils se sont imprégnés d’éléments spirituels pris à d’autres arts martiaux déjà plus affinés et qui les ont érigés en authentiques Budo.
Arts majeurs
Saï : sorte de trident en métal.
Cette arme s’utilisait en général par paire, mais un troisième Sai pouvait être passé à la ceinture, au milieu du dos, destiné à remplacer un Sai endommagé en cours de combat, à être lancé sur un adversaire en fuite ou encore à fixer un pied de celui-ci en le piquant au sol. Variantes: Manji-sai et Nunte.
Nunchaku : fléau en bois
On le trouve également, à l’image de nombreuses autres armes de Ko-Budo, dans d’autres pays d’Asie Chine, Vietnam, Indonésie, Malaisie…, arme offensive et défensive, il est fait de deux pièces de bois de section octogonale ou ronde réunies par une corde. Il existe des Nunchaku à trois (Sansetsu-kon) ou à quatre branches (Yonsetsu-kon).
Bô : bâton, sous ses différentes longueurs
Il peut aussi s’utiliser prolongé d’un Nunte: c’est alors le Nunte-bo.
Tonfa : paire de bouts de bois avec poignées
Une arme curieuse, à l’origine un simple bras en bois muni d’une poignée pour faire tourner une meule de riz.
Le Tonfa s’utilise également par paire.
Kama : faucille
Un outil agricole très répandu, que les paysans ont appris à utiliser par paire pour le combat (Nicho-gama)
Arts mineurs
Seiryuto : machette.
Timbe et Rochin : bouclier et épieu
Le bouclier était fait en général d’une carapace de tortue
Suburie (ou Kue) : houe
Kai (ou Eiku) : rame
Tekko : poignée métallique à pointes
Il n’est pas sans rappeler l’aspect, et l’utilité, du « coup de poing américain ». Cet objet prolonge l’action du poing, pour des coups frappés ou pour faciliter des saisies.
Surujin : chaîne avec lest.
Les kobudō d’Okinawa
Dans les îles méridionales de l’archipel du Japon et notamment à Okinawa, plusieurs édits qui ont émané soit de la tutelle japonaise des Satsuma, soit directement du gouvernement de Shuri, ont interdit la possession et l’usage des armes tranchantes à la population. Ces édits à valeur commerciale, puisqu’ils ramenaient le royaume de Ryūkyū dans le giron isolationniste du Japon impérial, ont souvent été interprétés à tort comme un moyen d’éviter les rébellions1.
Armes les plus courantes :
Le bō, un long bâton de marche qui sert d’arme de base.
Le saï, un trident de métal utilisé par paire.
Le tonfa, une arme de bois qui s’utilise par paire et qui servait, à l’origine, à tourner les meules pour moudre les céréales.
Le nunchaku, un fléau qui permettait de battre le grain. Une variante en forme de mors de cheval dispose de techniques spécifiques.
L’eku, une rame utilisée par les pêcheurs, et dont la tradition se maintient dans les hāri, les festivités maritimes de courses de bateaux, héritées de la Chine du Sud via Taiwan.
Armes secondaires :
Les armes secondaires parce que moins courantes, généralement pratiquées par les élèves les plus avancés, comprennent par exemple :
Le kama, une faucille utilisée par paire qui sert à couper les tiges des céréales, comme le riz. Il en existe une variante où l’arme, retenue au poignet par une dragonne, est lâchée et récupérée en rotation, par paire toujours.
Le sansetsukon, un fléau comme le nunchaku mais qui possède trois sections.
Le suruchin, une longue corde lestée à chaque extrémité.
Le kue, une houe paysanne utilisée pour travailler la terre.
Le nunti, le harpon ou la gaffe du pêcheur.
Le seiryuto et le timbe : il s’agit d’une machette et d’un bouclier souvent en carapace de tortue (plus solide).
Le rochin, un épieu qui s’utilise, comme le seiryuto, avec le timbe.